Mis en place par la loi ÉLAN de 2018, le bail mobilité est un outil souple pensé pour les locataires en transition : étudiants, stagiaires, salariés en mission temporaire, personnes en formation ou en reconversion. En 2025, il est plus que jamais plébiscité par les propriétaires bailleurs… mais aussi mal compris.
Or, la moindre erreur dans sa mise en place peut rendre le contrat caduc ou entraîner des litiges. Voici ce que tout bailleur en meublé doit savoir pour l’utiliser sereinement.
Le principe du bail mobilité
C’est un contrat de location courte durée destiné à un public ciblé, avec des règles encadrées par la loi.
Durée
Minimum : 1 mois
Maximum : 10 mois
Non renouvelable et non reconductible : une fois le bail terminé, un nouveau contrat (de type classique) devra être signé si le locataire souhaite rester.
Type de logement concerné
Obligatoirement meublé
Situé en résidence principale ou secondaire
Ne peut pas être un bail commercial ou saisonnier
Qui peut être locataire ?
Le locataire doit justifier d’un motif de mobilité :
Formation professionnelle
Études supérieures
Contrat d’apprentissage
Stage
Service civique
Mutation professionnelle
Mission temporaire dans le cadre de son activité
Aucune tolérance n’est prévue : le motif doit être clairement indiqué dans le contrat et justifié avec un document (convention de stage, contrat de mission, attestation d’école, etc.).
Les erreurs fréquentes des propriétaires
Signer un bail mobilité avec un locataire qui ne rentre pas dans les critères
Exemple : un salarié en CDI sans mobilité, ou un particulier sans justification. ➜ Risque de requalification en bail meublé classique de 1 an, avec droits plus protecteurs pour le locataire.
Durée supérieure à 10 mois
Un bail mobilité de 11 mois est illégal. Même si le locataire accepte, la loi ne le permet pas. ➜ Le bail peut être requalifié, et la reprise du logement compromise.
Renouveler le bail mobilité
C’est une confusion courante. Le bail mobilité n’est pas renouvelable. Pour poursuivre la location après 10 mois, un nouveau contrat (ex : meublé classique) doit être établi, avec les règles qui s’y appliquent (dépôt de garantie, durée minimale d’un an, etc.).
Demander un dépôt de garantie
Le bail mobilité interdit le dépôt de garantie. Seule une caution Visale (gratuite pour le locataire) peut être exigée. ➜ Une demande illégale peut entraîner des sanctions ou un remboursement immédiat.
Négliger les clauses du contrat
Le contrat de bail doit mentionner explicitement :
La nature du bail (bail mobilité)
Le motif de mobilité du locataire
La durée exacte
L’absence de dépôt de garantie
Astuce de pro : bien utiliser le bail mobilité
Location de courte durée en centre-ville : le bail mobilité peut être une alternative légale à la location saisonnière dans les zones tendues.
Flexibilité pour le propriétaire : vous pouvez récupérer le bien à l’issue du bail sans donner de préavis ni justifier d’un motif.
Exonération de taxe d’habitation pour le locataire (si le logement est occupé temporairement)
En résumé
Ce qu’il faut faire
Ce qu’il faut éviter
Vérifier l’éligibilité du locataire
Signer avec n’importe quel profil
Limiter le bail à 10 mois max
Proposer 11 mois ou plus
Mentionner clairement le motif
Oublier ou mal documenter la situation
Prévoir une caution Visale
Demander un dépôt de garantie
Proposer un nouveau contrat après 10 mois
Tenter de renouveler le même bail
Conclusion
Le bail mobilité est un excellent levier de rentabilité et de flexibilité pour les bailleurs en meublé, à condition de bien en comprendre les règles. En 2025, alors que les locations saisonnières sont de plus en plus encadrées, il devient une alternative stratégique pour louer de manière légale et rentable.
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